Fracture de la Mandibule

Présentation

Toutes chutes sur le menton ou tout choc sur la machoire peuvent entraîner une fracture de la mandibule. La mandibule est aussi appelée machoire inférieure. Elle comprend deux parties, une partie dentée où se trouvent l’ensemble des dents et un partie non dentée qui comprend surtout le condyle. On peut avoir des fractures de la mandibule sur la portion dentée et sur la portion non dentées ou l’association des deux.

Le traitement de ces fractures est variable, soit chirurgical en mettant une ostéosynthèse (plaque et vis) pour consolider la machoire, soit de la réeducation.

Les deux risques principaux de ces fractures sont :

  • une lésion du nerf dentaire inférieur. Ce nerf passe dans un canal au milieu de la mandibule et peut être traumatisé voir coupé lors de la fracture. Cela entraîne une anesthésie au niveau de la lèvre et du menton du coté de la fracture,
  • des troubles de la croissance osseuse et de l’éruption des dents chez l’enfant.

Symptômes

Les fractures de la mandibule ont des conséquences fonctionnelles, elles peuvent entraîner des troubles de l’articulé dentaire (mauvais contact entre les dents du haut et du bas après le traumatismes) ce qui peut à terme entraîner des problèmes de déglutition, d’élocution.

Ces fractures peuvent être également douloureuses en raison de l’insertion de nombreux muscles ou niveau de la mâchoire qui peuvent faire bouger la fracture lors de la parole.
Ces fractures peuvent entraîner des pertes dentaires ou des fractures dentaires.

Traitement

  • les fractures de la portions dentées qui nécessitent le plus souvent une intervention lorsque la fracture est complète ou déplacée. En cas de fracture incomplète ou de fêlure, on peut se passer d’intervention. Les fractures en secteur denté seront opérées quand elles sont complètes (quand elles interrompent complètement la continuité osseuse) qu’elles soient déplacées (avec trouble de l’articulé dentaire) ou non déplacées (sans trouble de l’articulé dentaire, ce qui est plutôt rare). En effet, une fracture non déplacée a toutes les chances de se déplacer secondairement étant donné la présence des puissants muscles qui s’insèrent sur la mâchoire. De plus, l’intervention redonnera une solidité relative mais immédiate à la mandibule ; ceci permet de diminuer les douleurs liées à la fracture et permet donc une récupération plus rapide des fonctions.
  • les fractures de la portion non dentée ou de l’articulation temporo-mandibulaire peuvent être traitée de façon orthopédique (pas d’intervention et uniquement de la rééducation) ou de manière chirurgicale (mise en place de plaque et de vis pour consolider la mâchoire) en fonction du type de fracture.

L’intervention nécessite une anesthésie générale.
Une consultation d’anesthésie d’urgence ainsi qu’une hospitalisation sont donc indispensables.
L’hospitalisation durera en moyenne de 1 à 5 jours.

Il existe deux grands types de traitement chirurgical des fractures mandibulaires :

  • l’ostéosynthèse qui consiste à réduire la fracture et à la fixer dans la position adéquate grâce à des vis et des mini plaques en titane.
  • le blocage bimaxillaire qui consiste à mettre en place sur chacune de deux mâchoires, un système d’arcs métalliques ou de vis de blocage qui permettront de maintenir un articulé dentaire normalisé grâce à des élastiques ou des fils d’acier.

Chacune de ces deux techniques peut être utilisée séparément ou conjointement.

Complications

Si l’ostéosynthèse comporte des risques inhérents à la voie d’abord chirurgicale et des cicatrices post-opératoires (alors que le blocage bimaxillaire n’en présente quasiment pas), la récupération fonctionnelle est bien plus rapide et semble être meilleure.

Les complications sont rares mais comme toutes interventions chirurgicales à ne pas sous estimer. Pseudarthrose (troubles de la consolidation), lésions nerveuses, dentaires, fracture du matériel d’osteosynthèse, infection.

Consignes

Les prescriptions post-opératoires comprennent :

  • des bains de bouche, à débuter seulement 24 à 48 heures après l’intervention,
  • des médicaments contre la douleur (des antalgiques.
  • des antibiotiques (en fonction du type de fracture),
  • une alimentation liquide puis molle pendant 3 à 4 semaines,
  • le brossage des dents doit rester le plus soigneux possible pendant la période post-opératoire,
  • s’il a été mis en place un blocage bimaxillaire, celui-ci sera maintenue pendant une durée variable,
  • si la fracture a un retentissement articulaire, un suivi rapproché sur le long cours par le chirurgien ainsi que par le kinésithérapeute est indispensable pour éviter l’ankylose temporo mandibulaire.

Interventions
Chirurgie Maxillo-Faciale

6 domaines d'interventions autour de la chirurgie du visage sont traités dans notre centre :